Laisser résonner l’expérience d’un autre
Frédéric Rochet 13/01/2016

Lecture Bible

Dans le cadre de nos parcours Prendre une décision, un texte est proposé entre chaque séance à la personne accompagnée afin de faire résonner l’expérience d’un autre.

Le travail de discernement porte sur l’ensemble des pensés qui peuvent me traverser et qui m’attirent vers une option plutôt que vers une autre. Quand je prends une décision, je prends le temps  d’examiner toutes les pensées qui me traversent.

Me confronter à la pensée d’un autre permet d’approfondir mes propres pensées en m’aidant à prendre du recul, à nommer, prendre conscience de ce qui m’anime, notamment si je le rattache à des expériences vécues. Cela peut m’aider à prendre conscience de ce qui entrave mon libre-arbitre (des attirances et des répulsions qui exercent une influence excessive) ou m’ouvrir à une recherche sur ma propre finalité (Discerner pour décider)

Nous vous proposons de vivre l’exercice pour vous même à partir de la  trame  pour « S’inspirer d’un texte et faire résonner l’expérience d’un autre » (© L.Falque, B. Bougon) que vous pouvez appliquer à des textes philosophiques, tels que celui de Bergson que nous reproduisons plus bas.

Lire le texte proposé, en choisir un seul puis identifier dans ce texte un passage ou une phrase qui retient tout particulièrement mon attention :

  • Quel premier souvenir me vient à l’esprit lorsque j’associe ce passage ou cette phrase à mon expérience (préciser la scène dont je me souviens, les personnes, et ce dont il était question) ?
  • Décrire l’écart entre ce que dit le morceau choisi et le souvenir de mon expérience (Q.2).
  • Repérer ce qui me touche positivement. Qu’est-ce cela me révèle sur moi-même ? Qu’est-ce cela m’invite à développer ?
  • Repérer là où cela a grincé. Qu’est-ce cela me révèle sur moi-même ? Qu’est-ce cela m’invite à écarter ?
  • Au final, à quoi ce texte m’invite-t-il ? Que me donne-t-il envie de mettre en œuvre ?

Produire une oeuvre viable et durable

« Le commerçant qui développe ses affaires, le chef d’usine qui voit prospérer son industrie, est-il joyeux en raison de l’argent qu’il gagne et de la notoriété qu’il acquiert ? Richesse et considération entrent évidemment pour beaucoup dans la satisfaction qu’il ressent, mais elles lui apportent des plaisirs plutôt que de la joie, et ce qu’il goûte de joie vraie est le sentiment d’avoir monté une entreprise qui marche, d’avoir appelé quelque chose à la vie… On tient à l’éloge et aux honneurs dans l’exacte mesure où l’on n’est pas sûr d’avoir réussi… C’est pour se rassurer qu’on cherche l’approbation, et c’est pour soutenir la vitalité peut-être insuffisante de son œuvre qu’on voudrait l’entourer de la chaude admiration des hommes, comme on met dans du coton l’enfant né avant terme. Mais celui qui est sûr, absolument sûr, d’avoir produit une œuvre viable et durable, celui-là n’a plus que faire de l’éloge, et se sent au-dessus de la gloire, parce qu’il est créateur, parce qu’il le sait… Le triomphe de la vie est la création… La création de soi par soi, l’agrandissement de la personnalité par un effort qui tire beaucoup de peu, quelque chose de rien, et ajoute sans cesse à ce qu’il y a de richesse dans le monde. »

Henri Bergson – L’Energie spirituelle. PUF.

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